Nelson Henricks - Prix Robert-Forget 2024

Crush est l'histoire d'un homme qui veut se transformer en animal, cette histoire est racontée par l'homme lui-même et par un ou deux observateurs. Il emploie une variété de techniques pour se transformer en bête. Il coupe des parties de son corps. Il fait des exercices. Il nage. Il veut retourner à l'eau pour activer légèrement l'évolution. Est-il devenu fou, ou est-il seulement fatigué d'être un humain? Alors que le narrateur pénètre ses obsessions privées, nous commençons à percevoir la logique distortionnée qui guide sa descente. La trajectoire qu'il définit nous permet de réfléchir aux corrélations entre le corps et l'identité, à l'obsession de notre culture pour le corps idéal, et à ce que cela signifie d'être humain.

Des fantômes hantent l’appartement d’un homme fraîchement débarqué à Montréal. Ce sont ceux des occupants précédents : des immigrants qui ne parlent ni anglais ni français, une vieille putain obsédée... Leurs histoires et celles de l'homme, de sa grand-mère, de son amant et de ses Prairies natales se confondent. Shimmer fourmille de trouvailles visuelles, comme ce plan où la caméra survole une courtepointe suggérant les Prairies.

Vous revenez de magasiner, une énorme boîte à la main, et réalisez que votre habilité à assembler les pièces d’un meuble est très révélatrice. En fait, c'est un baromètre de votre future relation. Peut-être que vous n’y arriverez pas. Peut-être allez-vous vous disputer. Vous mettre à pleurer. Abandonner le projet et mettre à la rue cette pile de contre-plaqués, de plastique et de bois pressé. Vous ouvrez la boîte et, ensemble, vous essayez de déchiffrer le mode d’emploi en suédois; il ne semble pas correspondre à ce que vous essayer de construire. Mais bientôt, petit à petit, ça se met à ressembler à quelque chose et vous voilà tous deux devant une belle armoire, une étagère ou cette chose dont vous pensiez avoir besoin. Il y a un agrégat mystérieux de restes avec lequel vous vous ne savez trop que faire, mais ça ne vous dérange pas trop. Vous êtes remplis d’une émotion qui n’est pas tant de la fierté qu’un soulagement. Je pense que tous les couples en arrivent à cette triste journée où ils reviennent d’IKEA les mains vides. Vous cherchez dans toutes ces étranges représentations de vie domestique, mais ne trouvez rien. Vous ne ramenez même pas une boîte de chandelles. Vous n’avez besoin de rien. Vous êtes comblés.

Nelson Henricks

Comédie de science-fiction fantastique accompagnée d’une bande sonore hybride de musique pop, expérimentale et électronique, Planétarium explore nos obsessions envers les ovnis, les extraterrestres et le futur. Une ode post-fin de siècle à la mort de l’utopie. Cette bande vidéo met en contraste l’immensité du cosmos avec notre capacité d’imaginer l’espace qui nous entoure et l’univers qui existe dans nos têtes. Classée expérimentale. Jouer à plein volume.

Basé sur trois performances écrites par l'auteur entre 1988 et 1991, Emission montre comment, face aux difficultés de langage et de communication entre les individus, l'être humain peut régresser et retrouver ses instincts les plus bestiaux. Partagé entre le désir d'un contact plus primitif et direct et le souhait d'une relation plus raffinée, le message est décodé différemment selon chaque individu. En conclusion, reste l'espoir ultime qu'avec beaucoup de persévérance, le dialogue ramène un peu d'humanisme au menu.

«Quand je veux mâcher de la gomme, ce n'est pas n'importe quelle gomme...»

Par le biais de cette bande vidéo, Henricks et Pathé Sow présentent deux réalités culturelles : une réalité Québécoise/Canadienne/Nord Américaine dominée par la consommation, la rapidité (la course), et un manque d'ouverture vers les autres civilisations, et une réalité sénégalaise imprimée d'une pauvreté, d'une soif de richesse et de facilité. La vidéo est basée sur des images filmées au Sénégal et au Canada. L'œuvre finale résulte d'une conversation entre Amadou Pathé Sow, un nouvel immigrant d'origine sénégalaise et de Nelson Henricks, artiste montréalais originaire d'Alberta.

Images des rituels de la beauté, à la fois masculins et féminins, centrés sur l’épilation du corps. Des scènes illustrant la gêne de l’adolescence sont reproduites dans la vie adulte. La confusion des genres plane. Esthétique pauvre. Musique populaire.

Initié par Nikki Forrest, Annie Martin et Nelson Henricks, My Heart... est un projet de collaboration constitué d'une série de courtes bandes (1 à 2 minutes chacune) dont le thème principal est l'amour. Chacun des auteurs y aborde ce thème sous un angle différent, un peu comme avec une volonté d'indexation, en l’abordant sous ses nombreuses facettes, par le désir, la gratification, la sexualité, la dépendance, etc. Il s'agit d'un "work in progress", d'un projet en évolution appelé à se développer avec la participation d'autres artistes.