[Fig. 01] Heaven or Montréal : The Unfinished Video, 1997

Corpus vidéo

Retrouvez ici toutes les vidéos mentionnés dans les textes du programme.

Profitez-en également pour consulter les programmes LES VIDÉOGRAPHES montez par Luc Bourdon à l'occasion de l'anniversaire des 50 ans de Vidéographe ici!

Sélectovision / Éditomètre / Entrée en scène

1972
18:20

Démonstration et illustration, en trois parties, des aspects techniques en développement à Vidéographe dès ses origines. Il est question de Sélectovision, un programme vidéo sur demande que les téléspectateurs abonnés pouvaient choisir en téléphonant au Vidéographe, qui s'inscrit dans les premières expériences de câblodiffusion au Québec. Puis on nous montre comment fonctionne l'éditomètre, le premier appareil de montage fabriqué par Vidéographe, qui permettait à l'époque de faire des coupes précises lors du montage. Finalement, Robert Forget, l'initiateur de Vidéographe, nous présente la salle de montage, le vidéothéâtre et tout ce qui s'y rattache.

Musique d’intermission

24:00

Cette vidéo, qui n'est pas signé, représente un moment, une pause, une intermission. Sur l'image fixe d'un homme assis en tailleur près de la mer, regardant des moniteurs lévitant dans le ciel, l'auteur a collé une composition musicale de jazz.

Got Away in the Dying Moments

1992
5:00

Une vidéo conçue afin de défier les formes actuelles de soins contre le Sida dans notre société. Des éléments de collage, des techniques puisées de la vidéo et de la performance explorent le thème du deuil, de l'urgence et de la guérison de manière poétique et puissante. Face à la crise de Sida, Got Away in the Dying Moments propose des alternatives naturelles à l’approche curative en cours, entravant nos cœurs et nos esprits.

Libidante

1972
14:00

Un rendez-vous amoureux coïncide avec une rencontre érotique imaginaire. Au temps réel se superpose le temps onirique du désir et du plaisir, où les corps féminins et masculins deviennent des images animées se côtoyant dans un espace unidimensionnel. Le corps est particulièrement mis en valeur ; des effets de vidéo feedback associés aux images des amants donnent l'impression que les corps irradient, devenant ainsi des émanations de leurs pensées et de leurs fantasmes. L'image masculine et l'image féminine se côtoient et se superposent, mais ne se rejoignent jamais. La technique consistait à filmer séparément les personnages sur fond blanc, puis à les réunir au montage selon les trucages du fondu et du négatif-positif. D'après Mousse Guernon, cette vidéo est le premier vidéogramme d'animation érotique.

Vidéo-Cortex

1974
6:35

En recourant à divers procédés de traitement vidéographique et sonore, ce pionnier de la vidéo expérimentale au Québec explore systématiquement les possibilités langagières de l’image électronique en vue de développer des abstractions poétiques et cinématiques donnant accès à des univers insoupçonnés où se côtoient des organismes vivants et artificiels à la frontière de l’infiniment petit et l’immensément grand. Vidéo-Cortex fait partie de l’Intégrale Jean-Pierre Boyer.

Réaction 26

1971
4:35

À l'aide de «feedback électronique», c'est la ronde folle des images qui viennent, reviennent, se dépassent, se superposent et dansent à l'écran. Sous le flot jaillissant d'une géométrie abstraite qui fascine la rétine, une musique extrêmement sensible de Michel Hinton occupe une place de choix.

Video Clouds

1976
6:00

Une illustration des possibilités d'utilisation de la colorisation électronique sur le mouvement des nuages. Cette recherche formelle permet d'expérimenter d'autres éléments techniques : colorisation de titres, animation, etc.

Fireworks

1978
6:00

Comme Video Clouds, Fireworks présente des essais de colorisation électronique, ici des feux d’artifice.

Phonoptic

1974
8:52

En recourant à divers procédés de traitement vidéographique et sonore, ce pionnier de la vidéo expérimentale au Québec explore systématiquement les possibilités langagières de l’image électronique en vue de développer des abstractions poétiques et cinématiques donnant accès à des univers insoupçonnés où se côtoient des organismes vivants et artificiels à la frontière de l’infiniment petit et l’immensément grand. Phonoptic fait partie de l’Intégrale Jean-Pierre Boyer.

Cable Box

2020
16:45

Quelque part au début des années 1990, une soirée de « zapping » abrutissante est interrompue par un signal pirate prenant peu à peu le dessus sur l’image. Tour à tour, les chaînes se voient dominées par des flots de couleur issus d’effets de rétroaction vidéo, des images de guerres tribales vues à travers un oscilloscope modifié, et un torrent d’armes à feu dont la violence est répétée par modulation de luminance. Par ces techniques analogiques provoquant des défaillances dans la bande vidéo, une imagerie abstraite se dessine afin de prévenir le téléspectateur passif que le système politique américain d'extrême droite qui l’attend ne résulte pas d’un revirement de situation inattendu. Au lieu de cela, une montée de mesures politiques de plus en plus conservatrices s’aperçoit, de même que la façon dont la télévision formate la perception du public. Au fur et à mesure que Cable Box progresse, les publicités, les sitcoms et les segments de bulletins de nouvelles mettent ainsi en évidence la vraie nature de la télédiffusion : servir les intérêts financiers et néolibéraux des conglomérats médiatiques. Composé d'images trouvées provenant de centaines de cassettes VHS, Cable Box est fidèle à la tradition de l'art vidéo consistant à retourner le signal télé analogique contre lui-même.

Comme Nam June Paik et Richard Serra avant lui, le réalisateur Rob Feulner (né en 1987) utilise les outils de la télédiffusion pour montrer que le signal télé manipule la société selon une idéologie élitiste, et il le fait tout en créant des liens thématiques avec notre paysage Internet actuel.

How Flowers Never Became a Food Group

2017
4:44

Une construction poétique et fragmentée d'images et de texte suggère l'échec et la désillusion du romantisme. D'intenses couleurs psychédéliques caractérisent des images de fleurs, comme si elles luttaient tout en maintenant un ton ludique. Des sentiments d'ambiguïté sont évoqués, oscillant entre les notions du possible et de l'impossible, de l'attraction et de la répulsion. Le projet est une collaboration audiovisuelle avec le musicien expérimental Alain Lefebvre.

Métamorphoses

1972
28:21

Richard Martin a capté la chorégraphie d’une danseuse et a enregistré l’image vidéo neuf fois de suite afin d’en accentuer les contrastes et de produire ainsi une composition abstraite de formes en mouvement. La danseuse descend un escalier de secours extérieur et le remonte rapidement. Martin ré-enregistre l’image et la trame sonore au complet. Les contrastes augmentent graduellement jusqu’à ce que les gestes de la danseuse n’apparaissent plus que comme des mouvements abstraits blancs et noirs, alors que les intonations musicales restent les mêmes et que le commentaire s'efface.

What is beyond the Hellraiser?

2017
2:38

Le voyage ne dépend que de vous.

Produit dans le cadre d'une résidence à Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains.

Musique de Hazy Montagne Mystique.

Puerto Rico Tautology (14 dubs high)

2016
6:58

Images trouvées de familles portoricaines célébrant dans les rues au son du Fania All-Stars. La séquence, enregistrée sur VHS, a été copiée sur VHS à répétition. Le son et l’image se dégradent peu à peu, jusqu’à leur disparition.

Inspirée par l'exode massif des Portoricains vers Orlando (Floride), cette vidéo illustre la dégradation économique de Porto Rico. L'île, tout comme l’image vidéo, perd son dynamisme et sa couleur. Mais de façon plus alarmante, l'île se voit dépouillée de ses ressources et de son niveau de vie par l'endettement croissant des « hedge funds » de Wall Street. Cela se manifeste également dans le son, car le bruit de la foule et la musique sont de plus en plus déformés et difficiles à comprendre. Un membre de la Chambre des représentants peut être entendu sur l'audio VHS, plaidant auprès du Congrès de permettre à Puerto Rico de déclarer la faillite. À mesure que la distorsion augmente, le message du politicien devient moins clair, perdu dans l'éther du territoire américain ignoré.

 

Plant Dreaming Deep

2018
7:12

Plant Dreaming Deep convoque des états de transitions, de solitude, d'isolement et d'incertitudes. Des manipulations analogiques confèrent aux images une matérialité singulière, par des filtres colorés, des textures épaisses et des rythmiques psychédéliques. Ces caractéristiques visuelles révèlent une atmosphère introspective qui semble dissimuler des expériences psychiques et incomprises ainsi que de mystérieux symboles.

La vidéo est une collaboration avec la musicienne expérimentale Émilie Payeur

 

Again And Again We Ask These Questions

2020
7:28

Again And Again We Ask These Questions est une vidéo qui prend en considération toutes les espèces, les cultures et les modes de vie qui n’existent plus ou qui sont en voie d’extinction. L’œuvre commémore et tend la main à ceux qui sont déjà partis et à ceux qui sont menacés. L’interprète lit, dans son intégrité, un recueil de questions répétitives de nature existentielle, imprimées à l’encre noire sur du papier journal. Chaque fois que le livre est ouvert et que ses pages sont exposées à l’air et à la lumière, le papier journal s’estompe et jaunit.

Camouflage

2017
7:00

Quand on agrandit une image, on peut discerner une grande quantité de grain. C’est comme un autre monde ou une autre dimension, comme une multitude de gens qui se déplacent dans une foule. Ce film parle aussi d’une femme vivant dans une grande ville.

 

 

Les amies de l'angoisse

1995
22:19

Une jeune femme apathique est surveillée par une caméra vidéo. Celle-ci, accompagnée de sa complice, Mlle Effets Spéciaux, lui feront revivre un état d'angoisse profond, amenant le personnage à se percevoir différemment. La caméra et Mlle Effets Spéciaux tentent de faire réagir le personnage : la jeune femme subit les effets spéciaux et les mouvements de la caméra comme si elle était à l'intérieur de l'image. À travers les bouleversements de la conscience du personnage, l'effet miroir de la vidéo est détourné de façon ludique afin de proposer une réflexion inédite et ironique sur l'identité, sur l'image de soi et sur l'art vidéo.

The Coldest Day of the Year

2020
8:36

Le jour le plus froid de l’année se déroule dans un futur où un événement cataclysmique a rendu impossible la traçabilité d’une signification cohérente du passé et la narration d’un récit du présent. La narratrice pense avoir aperçu quelqu’un d’autre dans ce paysage ravagé. Elle tente de retrouver cette silhouette et raconte un voyage qui retrace les ombres de sa présence. À l’aide de décors éphémères, d’accessoires et de collages, Le jour le plus froid de l’année relate la quête de compréhension d’un horizon en constante évolution et de la possibilité d’élire domicile.

 

Comment expliquer l'art de performance à ma fille adolescente

2018
6:00

Mère et fille abordent les complexités de comprendre l’art à travers une action intime. Ceci est entrecoupé avec une description de la performance de Joseph Beuys réalisée en 1965, Comment expliquer les tableaux à un lièvre mort. L’absurdité et la tendresse se confondent pour révéler la compréhension en tant qu’activité sensorielle.

Liabilities: Part 1 & 2

1994
24:22

Basé sur une recherche en performance d'une durée de 4 ans, cette vidéo présente Anne Russel, l'alter ego de sa propre réalisatrice, Monique Moumblow. Ce personnage autobiographique tire ses origines d'un prénom que les parents de l'auteur avaient finalement rejeté lors de la naissance de leur enfant, lui préférant Monique. Cette histoire fait donc place à «Anne» dont le père est décédé dans un étrange accident de voiture, laissant la mère choisir seule le prénom du bébé. Puis, il y «Monique» dont le père survit à l'accident et choisit lui-même comment sera prénommée l'enfant. Ce qui est important dans ces récits c'est que la «vérité» et la «fiction» ne sont pas vues comme étant des idées radicalement opposées mais plutôt comme des éléments essentiels à l'autobiographie de chacun de nous. Cette vidéo est basé sur quatre ans de recherche en performance autour d'Anne Russell et son personnage alter-ego de nature autobiographique. Avant sa naissance, ses parents ne s'entendaient pas sur son prénom. Sa mère voulait l'appeler «Anne» comme une de ses tante et son père préférait le prénom de «Monique», d'après un personnage d'un film à la télévision. L'histoire amène à la création de deux personnages : «Anne», dont le père est mort dans un accident d'auto imprévu (laissant le soin à sa mère de la nommer), et «Monique» dont le père survit de l'accident et réussit à la nommer à son gré. L'importance de ces narrations se trouve dans l'idée que la «vérité» et la «fiction» ne sont pas des vues opposées mais plutôt des parties essentielles dans l'autobiographie de chaque individu.

Monique Moumblow

Comment vs dirais-je ?

1995
32:05

Ayant déjà présenté celle-ci à plusieurs personnes de son entourage, Louis et sa nouvelle se rendent chez ses parents. Impossible pour lui d'expliquer avec des mots ce qu'il vit, l'émotion reste le seul langage approprié. Comment pourra-t-il reprendre un canal de communication nié et délaissé depuis si longtemps? Et comment faire quand on sent que le moindre souffle, le moindre regard va nous anéantir? Il faut regarder à l'intérieur, là où il y a tout ce qu'il faut, fermer les yeux et avancer. Guidé par son coeur et ses peurs, il reprend peu à peu contact avec eux. Le film commence au moment même où il leur présente sa nouvelle. «Mais pourquoi le dire? – Parce que c'est comme ça, ou sinon je ne peux plus rien dire.»

Ice Cream

2021
8:10

Un ouvrier d’une usine de crème glacée réfléchit au SIDA et aux nouvelles formes du capitalisme. « D’un régime de production culturelle ordonné par le primat de l’auteur, de l’originalité et de la signature, on passe au régime de l’identité de marque et de la simulation. » Ce court essai documentaire doit son existence à la pensée clairvoyante d’Emily Martin, de Lisa Adkins et de Karen Ho.

Drawing on Life : the Art of David Fincham

1992
29:00

Un portrait de l’artiste américain David Fincham, atteint du sida. Tout en exécutant une série de natures mortes dans son grand studio lumineux, Fincham commente l’impact de sa maladie sur sa vie et son travail artistique. Avec humour, il discute du catholicisme, de l’homosexualité, de la mort, de l’art, et de la politique sur le sida en Amérique.

Le récit d'A

1990
19:30

Le Récit d'A, c'est plusieurs récits qui évoluent dans une même vidéo, des univers parallèles qui se font écho sans jamais se croiser. Le récit d'Andrew, le carnet de voyage, la pensée d'Edmond Jabès sont autant d'éléments du jeu... J'utilise des traces autobiographiques (le «scanner», le Super 8) pour parler d'une trace plus vaste; la trace existentielle du désert de Jabès et du désert de la décennie 90; notre jeunesse dévastée par le sida, ma vie désertée de sa jeunesse. La vidéo parle aussi du regard, de cette conscience qui change et de ce qui peut s'ouvrir, même en face d'une issue apparemment aussi fatale. - Esther Valiquette

The guy on the bed

2021
3:50

Actualité d’une autre pandémie, celle qui « a tout changé » avant d’être graduellement délaissée par les médias et de sombrer dans l’oubli collectif – sauf pour certains, bien sûr, qui n’oublient pas : les nouveaux infectés et ceux qui, comme moi, ont dû apprendre à revivre après avoir vécu la mort. D’après un texte de David Wojnarowicz. 

Heaven or Montreal : The Unfinished Video

1997
5:00

L'absence laisse-t-elle une marque? Le silence peut-il s’entendre? S’interrogeant sur la mort prématurée d'un jeune artiste et danseur, Heaven or Montreal montre des idées inachevées et trace le contour d’énergie et de l’imagination perdues. Le dénouement de la vidéo invoque le désespoir afin de réclamer «le silence pour parler» et «l’immobilité pour danser». Ian Middleton, co-auteur de Heaven or Montreal, est décédé en 1993 des causes du Sida.

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